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Article_Revue Sophrologie_la sophrologie en France 1960-2021

La sophrologie a aujourd’hui 60 ans. Elle a dû tout au long de son histoire apprendre à la fois à affirmer son identité et à vivre sa diversité.
 
Claude Chatillon, présidente de la Société Française de Sophrologie, directrice de l’Institut de Sophrologie de Paris, sophrologue, sophrothérapeute
Avec la collaboration duDr Patrick-André Chéné, gynécologue-accoucheur & sophrologue. Directeur de l’Académie de Sophrologie de Paris
 
Elle a été créée en 1960 par A. Caycedo, au sein du département d’hypnose de l’hôpital de Madrid, dans le service de Psychiatrie du Professeur Lopez Ibor. Le fondateur cherchait à rompre avec l’hypnose dans une perspective plus large d’étude des états de conscience modifiée(1).
 
Ce sont, au tout début, des stomatologues, des dentistes, des chirurgiens dentistes, qui se sont intéressés à cette toute nouvelle discipline, enseignée en Espagne à Madrid, Barcelone et Valence par Alfonso Caycedo. Il ne voulait propager sa méthode qu’à un« nombre choisis de cliniciens scientifiques médecins et dentistes progressistes. »(2)
 
C’est à l’initiative de Raphaël Cherchève (3), pionnier de l’implantologie en odontostomatologie, stomatologue hospitalier, et de Jean-Pierre Hubert (4), que le docteur Caycedo a été invité en France à venir présenter ses travaux de recherche.
 
C’est, en effet, un véritable intérêt pour ne pas dire engouement, qui s’est manifesté très rapidement pour la sophrologie principalement en France et en Europe, que ce soit dans les milieux dentaires et médicaux avec les docteurs Cherchève, Jean-Pierre Hubert, Jacques Donnars (5) (en France), Raymond Abrezol et Dumont (en Suisse) mais aussi dans le domaine de la psychiatrie (Henri Boon en Belgique) et psychanalytique (Rolland Cahen en France) pour ne citer que les pionniers. Quatre organisations régionales sont à l’origine de la diffusion et de la transmission de la sophrologie en France: laSociété Française de Sophrologieà l’initiative de P. A Llopis aussi connue sous l’appellation« groupe d’Endaye »;laSofras,dirigée par le docteur Cherchève; laSociété Française de Midi-Pyrénées,dirigée par le docteur Berranger et leGroupe de Recherches de Sophrologie de Nice,dirigée par le docteur Calamaro.
 
UN INTÉRÊT SE MANIFESTE
 
Aujourd’hui, de ces quatre organisations, seule subsiste laSociété Française de Sophrologie,société savante, sous la forme d’une association loi 1901, créée en avril 1966 par la fusion de laSFSet dugroupe d’Endaye.
LaSOFRAS, Société Française de Recherche et d’Applications Sophrologiques,créée en 1967, dirigée par le docteur Cherchève avec la collaboration du docteur Jean-Pierre Hubert, a été à l’origine d’organisation de rencontres, congrès et séminaires, en présence du docteur Caycedo. Elle n’est plus active aujourd’hui.
 
Jean-Pierre Hubert a créé ensuite, pour la transmission de la sophrologie, le Centre de Sophrologie de Paris; à la suite de mésentente avec le fondateur de la méthode, il a créé avec le docteur Abrezol leCollège international de sophrologieen 1976, puis laFaculté européenne de sophrologie,ainsi quel’École des Hautes Études de Sophrologie et bio analyse(EDHES), qu’il anime et dirige encore à ce jour.
LaSociété Française de Sophrologiea été parrainée par les docteurs Dumont et Abrezol, membres de la direction de laSociété Internationale de Sophrologie et de Médecine Psychosomatiqueprésidée par le docteur Caycedo, qui souhaitait à cette époque que tous les groupements participent à un travail commun de recherche (5).
 
Dès l’origine, laSFS,à travers ses congrès, s’estpréoccupée de recherche et de la diffusion de la sophrologie en France, et rapidement a structuré une transmission des savoirs et savoir-faire avec l’École pour l’Etude de la Conscience créée par Jacques Donnars, un despremiers présidents de la SFS et aussi fondateur du « Corps à vivre ».
 
LaSFSdéveloppe depuis sa création une approche de l’être humain dans sa globalité, en interaction avec son environnement; ce qui implique la prise en compte du corps en mouvement, de la conscience de soi et de son corps, et de l’énergie à l’œuvre tant sur le plan conscient, qu’inconscient.
Ses axes de recherche, en constant dialogue avec les autres disciplines en Sciences Humaines, portent ...

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